le métier de volailler (éleveur, producteur ou revendeur de volailles) relève des métiers de l'agriculture ou de l'artisanat alimentaire, selon que l'activité soit de production ou commercialisation.
Les choix fiscaux dépendent fortement de l'organisation (ferme, atelier, boutique) et du volume d'activité.
un guide complet pour un volailler en France :
1.
Nature de l'activité
Le volailler peut exercer plusieurs types d'activités :
Production agricole : élevage et vente directe de poulets, pintades, canards, etc.
Transformation et commercialisation : découpe, préparation, emballage, vente au détail.
Prestation de service : vente sur marché, restauration artisanale, livraison.
Classification fiscale :
Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC) si activité commerciale ou artisanale (vente, transformation).
Bénéfices Agricoles (BA) si activité agricole principale avec élevage et vente directe sans transformation.
Inscription obligatoire selon l'activité :
Chambre d'Agriculture pour production primaire.
Chambre des Métiers et de l'Artisanat (CMA) si activité de transformation artisanale (atelier de découpe, charcuterie de volailles).
2.
Les régimes fiscaux possibles
a) Micro-entreprise (micro-BIC ou micro-BA)
Idéal pour débuter seul, vendre sur marchés ou en boutique à petite échelle.
Conditions (2025) :
CA ? 77 700 EUR pour prestations de service (vente directe sur marché).
CA ? 188 700 EUR pour vente de biens (volailles entières ou transformées).
Franchise en base de TVA si CA < 101 000 EUR.
Régime fiscal :
Abattement forfaitaire sur le CA :
50 % pour prestations de service (vente sur marché).
71 % pour vente de biens (volailles, produits transformés).
Option pour versement libératoire possible.
Avantages :
Simplicité administrative.
Cotisations sociales sur le CA.
Idéal pour tester l'activité.
Inconvénients :
Pas de déduction des charges réelles (alimentation, énergie, matériel, véhicules).
TVA non récupérable.
Plafond de CA limitant.
À privilégier si :
vente directe limitée, petite production, début d'activité.
b) Entreprise individuelle au réel simplifié (BIC réel ou réel agricole réel)
Recommandé si exploitation ou atelier plus important, avec matériel, véhicules et charges significatives.
Régime fiscal :
Imposition sur le bénéfice réel = produits - charges.
TVA récupérable sur les achats liés à l'activité commerciale ou artisanale.
Avantages :
Déduction réelle des charges : aliments pour volailles, vaccins, électricité, loyer, carburant, véhicules, assurances, matériel de découpe.
Amortissement du matériel et des bâtiments (atelier, chambre froide, véhicules).
TVA récupérable sur achats professionnels.
Inconvénients :
Comptabilité complète obligatoire.
Cotisations sociales sur le bénéfice réel.
À privilégier si :
vente régulière, boutique ou marché, transformation artisanale, ou volume de production important.
c) Société (EURL / SARL / SASU / SAS)
Adapté pour exploitation structurée ou atelier de transformation, avec salariés ou projet d'expansion.
Régime fiscal :
Impôt sur les sociétés (IS) par défaut, option possible à l'IR pour EURL/SARL.
Taux : 15 % jusqu'à 42 500 EUR de bénéfice, puis 25 %.
Avantages :
Protection du patrimoine personnel.
Optimisation fiscale : rémunération + dividendes.
Possibilité de conserver les bénéfices dans la société pour investissement (bâtiments, matériel, chambres froides).
Crédibilité accrue auprès de clients professionnels et banques.
Inconvénients :
Formalités et comptabilité plus lourdes.
Coût de création plus élevé.
À privilégier si :
production importante, transformation artisanale, vente en boutique ou restaurant, ou multi-sites.
3.
TVA ? un point clé
| CA | Régime TVA | Recommandation |
|---|---|---|
| < 101 000 EUR | Franchise en base | Simple, mais TVA non récupérable |
| 101 000 - 840 000 EUR | Réel simplifié | Bon compromis pour exploitation artisanale |
| > 840 000 EUR | Réel normal | Déclaration mensuelle obligatoire |
Conseil :
Alimentation, matériel et véhicules représentent souvent une part importante des dépenses.
Être assujetti à la TVA est souvent avantageux pour récupérer la TVA sur ces achats.
4.
Comparatif fiscal simplifié
| Régime | Base imposable | Charges déductibles | TVA récupérable | Complexité | Idéal pour |
|---|---|---|---|---|---|
| Micro-BA / Micro-BIC | CA - abattement | ? Non | ? Non | Très simple | Débutant / vente ponctuelle |
| Réel simplifié | Bénéfice réel | ? Oui | ? Oui | Moyenne | Exploitation ou boutique régulière |
| Société à l'IS | Bénéfice net société | ? Oui | ? Oui | Élevée | Exploitation structurée ou multi-sites |
5.
Points spécifiques au métier de volailler
Immatriculation obligatoire à la Chambre d'Agriculture (production) ou CMA (transformation artisanale).
Normes sanitaires strictes (DDPP) : abattage, stockage, hygiène, traçabilité.
Assurance RC Pro obligatoire si transformation et vente.
CFE (Cotisation Foncière des Entreprises) due chaque année.
Possibilité d'exonérations ou aides pour jeunes agriculteurs ou artisans alimentaires.